Paroles de vie

 

Je partage ici certains textes qui résonnent particulièrement en moi, m'inspirent, me font réfléchir, rêver, grandir.


- Prendre soin de l'enfant intérieur de Thich Nhat Hanh

 
« Notre véritable héritage"
Je veux t’en offrir une poignée ce matin.
Chaque moment que tu vis est un joyau
Qui resplendit et contient la Terre et le ciel,
L’eau et les nuages.
 
Tu n’as qu’à respirer doucement
Pour que les miracles apparaissent.
Alors, tu entends l’oiseau chanter,
Les pins murmurer.
Et soudain, tu vois la fleur s’épanouir,
Les nuages blancs dans le ciel bleu,
Le sourire et le regard merveilleux de ton aimé(e).
 
Toi, la personne la plus riche sur Terre,
Tu erres depuis si longtemps,
Ne sois plus cet enfant pauvre,
Reviens et reçois ton héritage.
 
Savourons notre bonheur
Et offrons-le à chacun.
Chérissons ce moment présent.
Laissons partir le fleuve de nos détresses
Et choyons la vie présente au creux de nos mains.
 

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- Les oiseaux blancs et les oiseaux noirs - conte soufi – Amadou Hampaté Bâ

Les hommes sont, les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face. 

Chaque mur est percé  d'une multitude de petits trous, où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles. 

Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs. Et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.    

Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre. Appelons-les Youssouf et Ali. Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée.  Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s'envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.    

Si, de son côté, Ali n'a pas envoyé d'oiseau noir vers Youssouf, c'est-à-dire s'il n'a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous  noirs ne sera vide. Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son trou d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et détruire Youssouf lui-même.       

Mais, imaginons que Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps, l'oiseau noir d'Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau noir de ce dernier.    

Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés. Mais une fois leur tâche accomplie,  ils reviendront chacun à leur nid d'origine, car il est dit : "Toute chose retourne à sa source." Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé,  ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire. L'auteur d'une mauvaise pensée,  d'un mauvais souhait ou d'une malédiction, est donc atteint à la fois par l'oiseau noir de son ennemi  et par son propre oiseau noir, lorsque celui-ci revient vers lui.       

La même chose se produit avec les oiseaux blancs: si nous n'émettons que des bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous, et retourneront à leur expéditeur. Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s'ils ne trouvent aucune place chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs. Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être.    

C'est pourquoi il faut toujours bénir, et ses amis, et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.

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- Jacques Salomé, in "Pensées tendres à respirer au quotidien"

Pensées tendres à respirer au quotidien
QQ Citations - https://qqcitations.com/citation/170248
Pensées tendres à respirer au quotidien
QQ Citations - https://qqcitations.com/citation/170248de Jacques Salomé

"Ne jamais laisser se perdre un sourire, s'égarer une caresse, renoncer à un baiser ou s'interdire une parole de bienveillance, sous peine de faire un trou, de créer un vide irrémédiable dans l'univers.

Un baiser à la rencontre d'un sourire, c'est comme le clin d'oeil d'une étoile filante à la douceur de la nuit."

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- Charles Brulhart. Décembre, in "Les trois portes de la Sagesse"

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire  son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.

« Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie », demanda le Prince.

« Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications.

Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d’entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi. »

Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie.

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire « CHANGE LE MONDE ».

« C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas. »

Et il entama son premier combat.

Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d’autres lui résistèrent. Bien des années passèrent.

Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas ».

« C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise. » Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire « CHANGE LES AUTRES ».

« C’était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. »

Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent. Un jour, alors qu’il méditait sur l’utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que le révélateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses ».

« Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu’ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t’enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir ». Et le Vieil Homme disparut.

Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots « CHANGE-TOI TOI-MEME ».

« Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire », se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :   « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser ».

« C’est bien », dit le Sage.

« Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise ».

« C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru ». Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait  « ACCEPTE-TOI TOI-MEME ».

Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens.

« Quand on combat on devient aveugle », se dit-il.

Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :   « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement ».

« C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte. »

A peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut  « ACCEPTE LES AUTRES ».

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu’il avait aimées comme celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu. Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. « Qu’as-tu appris sur le chemin ? » demanda ce dernier.

« J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement ».

« C’est bien, » dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut   « ACCEPTE LE MONDE ».

Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement ».

« C’est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde. »

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita.

« Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence ».

Et le Vieil Homme disparut.

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- Victor Hugo

"Soyez comme l'oiseau

Posé pour un instant

Sur des rameaux trop frêles

Qui sent plier la branche

Et qui chante pourtant

Sachant qu'il a des ailes"

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- Christine Singer in "Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi?"

"L’amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien. Nous avons tous cette mémoire au fond de nous quand, au-delà de nos échecs, de nos séparations, des mots auxquels nous survivons, monte du fond de la nuit comme un chant à peine audible, l'assurance qu'au-delà des désastres de nos biographies, qu'au-delà même de la joie, de la peine, de la naissance et de la mort, il existe un espace que rien ne menace, que rien jamais n’a menacé et qui n’encourt aucun risque de destruction, un espace intact, celui de l’amour qui a fondé notre être."

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- Robert BROWNING, in Paracelsus

«La vérité est en vous,
elle ne prend pas sa source
dans les choses extérieures,
quoique vous en pensiez.
Dans le tréfonds de notre être,
est un centre
où la vérité habite dans la totalité...
Alors le vrai savoir
consiste à ouvrir un vrai chemin
par où puisse s'échapper
la splendeur emprisonnée
et non pas à aménager
un point d'entrée à une lumière
qu'on suppose venir d'ailleurs».

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-  Lama Guendune Rinpotché : "Comme un arc-en-ciel"

"Le bonheur ne se trouve pas avec beaucoup d'effort et de volonté,

mais réside là, tout près, dans la détente et l'abandon.

Ne t'inquiète pas, il n'y a rien à faire.

Tout ce qui s'élève dans l'esprit n'a aucune importance

parce qu'il n'a aucune réalité.

Ne t'y attache pas. Ne te juge pas.

Laisse le jeu se faire tout seul, s'élever et retomber, sans rien changer,

et tout s'évanouit et commence à nouveau sans cesse.

Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.

C'est comme un arc-en-ciel qu'on poursuit sans jamais le rattraper.

Parce qu'il n'existe pas, qu'il a toujours été là et t'accompagne à chaque instant.

Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,

elles sont comme des arcs-en-ciel.

A vouloir saisir l'insaisissable, on s'épuise en vain.

Dès lors qu'on relâche cette saisie, l'espace est ouvert, hospitalier et confortable.

Alors, profites-en. Tout est à toi, déjà.

Ne cherche plus. Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l'éléphant qui est tranquillement à la maison.

Rien à faire. Rien à forcer. Rien à vouloir. Et tout s'accomplit spontanément... "

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-  Virginia Satir

" Je veux t'aimer sans m'agripper,
T'apprécier sans te juger,
Te rejoindre sans t'envahir,
T'inviter sans insistance,
Te laisser sans culpabilité,
Te critiquer sans te blâmer,
T'aider sans te diminuer!
Si tu veux m'accorder la même chose,
alors nous pourrons nous rencontrer et nous enrichir l'un l'autre "